Course à pied, VTT, canoë, escalade, roller… la liste des activités proposées par les raids multisports est longue. Parmi ces disciplines, il y a bien sûr les incontournables, formant la base des compétitions: tout raid multisport offrira des sections de VTT et de course à pied, sports que tout les participants aux raids pratiquent à différents niveaux. Mais de nouvelles activités deviennent de plus en plus fréquentes, telles la course d’orientation ou les épreuves de tir. Maintenant plus que jamais, la polyvalence est donc le maître mot en raid. Rien ne sert de pédaler vite si on fait des ronds dans l’eau en kayak sur la section suivante, si on encaisse les minutes de pénalité en manquant systématiquement la cible en tir, ou pire, si on part à l’envers sur le parcours suite à une erreur d’orientation…
Mais alors, comment s’en sortir pour être performant dans toutes ces activités ? Est-il stratégique de délaisser certaines activités “mineures” et d’accentuer le travail sur ses points forts, ou alors l’inverse se montrera-t-il plus payant? Comment gagner du temps dans l’apprentissage des activités qui nous font défaut ?
L’endurance
Tout d’abord, s’il y a une qualité physique déterminante à développer pour terminer un raid multisport, c’est l’endurance. Cette qualité est transverse à toutes les épreuves du raid. C’est de prime abord peu compliqué, il s’agit d’avancer doucement et de tenir le rythme longtemps. Cela est possible sur la majorité des sections : vélo, course, kayak…. Facile certes, mais à l’entraînement cela peut vite devenir monotone, il faut donc trouver des objectifs complémentaires à vos séances.
L’efficience
C’est là qu’intervient le travail sur le geste adapté et la technique. La finalité est d’être plus efficace et donc d’économiser de l’énergie, c’est ce que l’on appelle l’efficience. A ce petit jeu là, les autodidactes peuvent tout à fait s’en sortir, mais se faire conseiller par des camarades aguerris ou observer ceux qui maîtrisent le geste est un gain de temps non négligeable et une source de progression certaine. C’est en particulier sur vos disciplines faibles qu’un perfectionnement de la technique pourra être à l’origine de progrès notables. Il faut donc partager au maximum ses expériences avec des spécialistes et autres sportifs pour progresser sur vos points faibles. Le but est de sécuriser au moins les bases: en course d’orientation, il faudra par exemple connaître les symboles, savoir orienter sa carte et maîtriser la boussole. En kayak, une bonne technique sur le coup de pagaie fera une différence énorme avec un raideur novice, et quelques notions sur les courants en rivières seront nécessaires pour une navigation optimisée.
L’entrainement pluridisciplinaire
Cependant, tout raideur connait le casse-tête que représente un entraînement pluridisciplinaire. Faute de temps, il faut être un peu malin et regarder dans un premier temps les disciplines au programme des gros challenges de la saison. Si la section kayak n’est longue que de 2 km, est-ce nécessaire de passer des heures à pagayer en entraînement? Il en est de même pour le roller ou encore les activités de corde. Si vous avez un objectif modeste (terminer entier!), vous pourrez ainsi négliger les activités mineures et concentrer l’effort sur la course et le VTT. Au contraire, si vous jouez la gagne, c’est certainement sur les « petites sections » que la différence se fera entre les équipes de tête. Mieux vaut être polyvalent sans véritable point fort que très fort sur une ou deux activités. Il sera donc avisé de consacrer du temps à des disciplines inhabituelles, en accentuant le travail de la gestuelle.
L’esprit d’équipe
En raid, il faut aussi savoir bien s’entourer. C’est un sport d’équipe, et la construction de celle-ci loin d’être anodine. Si cela est possible, il est nécessaire qu’il y ait pour chaque discipline un coéquipier responsable spécialiste. Cela permet de cibler le travail à l’entraînement et de ne pas diluer les responsabilités lors de la course. L’exemple le plus parlant est le coéquipier orienteur, dont on saurait difficilement se passer…
Les courses de préparation
Les courses de préparation font également partie intégrante de l’entraînement. S’aligner sur des petites manifestations mono-sport permet d’évoluer dans les conditions optimales d’entraînement: belles cartes en CO, route fermée aux voitures en roller, rivière sécurisée en kayak…. La pression est absente, l’esprit n’est pas orienté vers la section suivante ou la gestion de l’équipe comme en raid et il est alors possible de se concentrer pleinement sur cette seule activité. Cela se révèle très formateur et permet de cerner ses lacunes principales sur ses disciplines faibles. De plus, cela permet de côtoyer des spécialistes, les progrès sont donc notables (grâce aux conseils reçus ou tout simplement par mimétisme) et c’est une bonne manière de casser la routine de l’entraînement. Mais attention à ne pas réaliser ce genre de course toutes les semaines, notamment chez les compétiteurs qui iront chercher d’abord le résultat au détriment de la technique et ne verront pas le profit de ces courses de diversification.
Les stages d’entrainement
Enfin, les stages d’entraînement, les vacances sportives ou encore les petits raids sans enjeux se montreront indispensables pour habituer le corps à enchaîner des activités diversifiées. Il n’est pas toujours évident de courir après avoir été assis longtemps dans un kayak ou de se concentrer sur un tir après une section éprouvante à vélo. Comme vu précédemment, le raid requiert à la fois l’endurance et la polyvalence, et cela en même temps! Et sur ce point, le meilleur entraînement reste… les compétitions!
On peut donc conclure que oui, il faut faire de tout à l’entraînement pour progresser en raid, mais pas n’importe comment. Il faut cibler les activités sur lesquelles le travail sera le plus indispensable, s’entourer de personnes compétentes qui dispenseront de bons conseils et inclure le perfectionnement technique au sein des séances d’endurance. Pour parfaire tout ça, il est intéressant de cibler des petites manifestations offrant les conditions idéales pour se concentrer sur une seule caractéristique.
Le charme des raids multisports est en partie dans la pluralité des activités. S’entraîner sur chacune d’entre elles doit donc rester un plaisir et être considéré comme une chance, et non comme une contrainte.